Etude de cas sur un OGM en Inde avec l’entreprise Monsanto
Dans le monde, 18 millions d’agriculteurs cultivent des OGM. Les grandes compagnies, au nombre de six, se partagent ce marché lucratif que sont les OGM. Il s’agit de Monsanto, DuPont, Pioneer, BASF, Bayer et Syngeta. Nous nous intéresserons ici à l’entreprise Monsanto company, plus communément appellée Monsanto.
Il s’agit d’une entreprise américaine fondée en 1901 par John Francis Queeny, un homme d’affaires. L’entreprise Monsanto n’est officiellement reconnue qu’à partir de 2002. Actuellement, c’est Hugh Grant qui est le dirigeant de cette entreprise agroalimentaire. Le siège de l’entreprise se trouve dans le Misouri aux Etats-Unis.
En 2015, Monsanto réalise un chiffre d’affaires de 15 milliards de dollars (ce qui équivaut à environ 12,6 milliards d’euros). Par ailleurs, 74 % de son chiffre d’affaires est dû aux semences et graines génétiquement modifiées. En septembre 2016, Monsanto accepte l’offre de rachat faite par la firme allemande Bayer s’élevant à 59 millions d’euros. La Commission européenne examine alors depuis le 30 juin 2017 la fusion des deux compagnies pour le respect de la concurrence.
L’entreprise Monsanto en quelques chiffres (2015) :
Monsanto est spécialisée dans la Biotechnologie*. Cette entreprise est très connue pour son produit phare le glyphosate commercialisé dès 1975 sous la marque «Roundup». Le glyphosate fait d’ailleurs polémique dans notre actualité. Il s’agit d’un herbicide total étant d’ailleurs le plus utilisé dans le monde. Monsanto est un acteur majeur dans la commercialisation et la consommation des OGM dans le monde. Onze ans après la commercialisation de l’herbicide Roundup, elle lance le RoundupReady qui n’est autre que des plantes génétiquement modifiées résistantes à l’herbicide commercialisé.
L’entreprise a tout d’abord produit de la saccharine de synthèse au groupe industriel Coca-Cola. Puis, l’entreprise a produit de l’aspirine, du savon, des détergents industriels, du phosphore et du plastique. En 1955, elle se lance dans la production d’engrais. C’est en 1982 que l’entreprise parvient, pour la première fois, à modifier génétiquement une cellule de plante. L’année suivante leurs premières plantes génétiquement modifiées voient le jour dans les serres de la société.
Même si cette entreprise est mondialement connue, ce n’est pas seulement en bien car depuis quelques années Monsanto est au cœur de scandales tel que le caractère cancérigène de l’agent orange utilisé pendant la guerre du Viêt Nam mais aussi celui du coton Bt en Inde, auquel nous allons nous intéresser.
En 2009, 17 638 agriculteurs se sont suicidés en Inde (second producteur mondial de coton) ce qui est un chiffre considérable puisque cela correspond à un suicide toutes les trente minutes. C’est en 2002 que le coton transgénique a fait son apparition en Inde et il constitue, huit ans plus tard, 90% du coton cultivé dans le pays. La raison de cet enchaînement de suicides est l’endettement des fermiers ayant achetés des semences OGM qualifiées de «miraculeuses» par Monsanto et se révélant avoir des conséquences catastrophiques. En effet, en l’absence de conditions climatiques et d’irrigation stables, les agriculteurs n’ont pas pu dégager de surplus financiers suffisants leur permettant de compenser le prix dépensé dans ces semences. Les semences OGM sont quatre fois plus chères que celles des variétés traditionnelles. De nombreux agriculteurs ont donc eu recours à un emprunt. L’entreprise, à travers une publicité mensongère, promettait des récoltes abondantes alors que ce n’était pas le cas.
Par ailleurs, entre 60% et 75% de la population indienne vit de l’agriculture (elle constitue un quart du PIB indien) expliquant l’important nombre de suicides. Lorsque les fermiers ont découvert que les cultures n’étaient pas rentables et que leurs exploitations avaient fait faillite, ils se sont donnés la mort en buvant une bouteille de pesticides, ce qui est un geste symbolique.
Graphique 5 : démographie de l’Inde de 1960 à 2015 :
Nous remarquons que le nombre d’habitants a été multiplié par plus de deux de 1960 à 2015 passant de 4,5 millions à environ 1,3 milliards. Ainsi, la population étant en constante augmentation (depuis 2002 également, date d’apparition du coton Bt), les besoins alimentaires se sont accrus expliquant le recours aux fameuses semences OGM de Monsanto. De plus, les famines en Inde (dont celle du Bengale en 1943), ont poussé les agriculteurs à rechercher des rendements plus importants d’où l’utilisation d’OGM. Ceci est d’ailleurs à l’origine de la révolution verte de 1964 à 1967 (le nombre de cultures irriguées à l’aide de pompes a augmenté et apparition des tracteurs et engrais chimiques).
Face à ce désastre, l’Inde a décidé de mettre un terme à l’exploitation de coton OGM par Monsanto en diminuant de presque 70% sur les semences les royalties*. L’entreprise reconnaît totalement l’échec de son coton Bt en admettant notamment qu’un insecte (le ver rose de la capsule) a développé une résistance au coton. Or, le coton devait résister à celui-ci.
Ainsi, la culture de coton Bt, plante censée résister à un insecte (l’insecte étant une attaque extérieure), a eu de nombreuses conséquences sur les agriculteurs Indiens. Nous allons donc désormais aborder les réactions des plantes face à différentes attaques extérieures.