L’impact des organismes génétiquement modifiés sur la biodiversité
Les problèmes environnementaux que nous allons aborder sont dus à la négligence de certaines études sanitaires. En effet, ces derniers autorisent les cultures GM dès lors que la structure génétique des plantes GM est globalement similaire aux structures des plantes d’origine.
Les cultures GM résistantes aux insectes :
Il s’est avéré que les plantes génétiquement modifiées étaient toxiques pour certains insectes qui n’étaient, au départ, pas ciblés. Par exemple, une exposition prolongée au pollen du maïs Bt a de graves conséquences sur le comportement et la survie du papillon monarque (papillon le plus fréquent en Amérique).
La toxicité de ces plantes génétiquement modifiées touche donc aussi des espèces d’insectes essentielles pour l’élimination des insectes ravageurs (les insectes qui se nourrissent des plantes en question) ce qui est un problème étant donné qu’ils sont bénéfiques à l’écosystème.
De plus, les toxines* sécrétées par les plantes le sont de la racine vers le sol ce qui menace l’écosystème des sols. En effet, les résidus restent dans les champs et peuvent infecter d’autres espèces. Ces toxines se propagent parfois jusque dans les cours d’eau, ce qui entraîne une augmentation des espèces touchées et pollue alors un autre milieu.
En plus d’être toxique pour des espèces non ciblées, les plantes résistantes aux insectes ont de forts risques d’être inefficaces sur les insectes ciblés. Cela est dû au développement d’un gène de résistance chez ces insectes. L’origine de cette résistance est la quantité d’insecticide que les plantes Bt produisent qui est beaucoup plus importante que celle que les agriculteurs utilisaient avec les insecticides. Les premiers cas de résistance ont été observés chez les coléoptères et les lépidoptères.
Illustration 19 : Tableau récapitulatif des cas de résistance d’insectes à des cultures Bt :
Source.
* Il s’agit du nombre d’années entre la première culture de la plante GM et la détection de résistance d’insectes.
La résistance de ces insectes est due à ce que l’on appelle la sélection naturelle. Le principe est que l’organisme des insectes mute pour créer un gène de résistance qui est très souvent récessif*. Néanmoins, il peut aussi être dominant* comme c’est le cas en Afrique du Sud, pour le foreur de maïs. Puisque le gène dominant se transmet plus facilement à la descendance (étant transmis dès que l’un des parents l’a déjà), les structures comme les zones tampons (zones de séparation entre un champs habituel et un champs GM) ne peuvent pas limiter le développement de résistance.
Les cultures des plantes GM résistantes à un herbicide :
L’utilisation de ce type de plantes GM est tout aussi dangereuse pour les écosystèmes que pour les cultures. En effet, les mauvaises herbes se sont peu à peu habituées aux herbicides. Il a donc fallu créer un nouvel herbicide en complément des plantes GM, le «Round up» (vendu par Monsanto). Cet herbicide interfère avec les hormones et est notamment toxique pour les têtards.
Une étude du gouvernement britannique nous présente la diminution de 24% des papillons en bordure des champs de colza GM. Cette importante diminution serait due à un manque de mauvaises herbes causé par ce surplus d’herbicides. Par ailleurs, d’autres herbicides, souvent plus toxiques vont être employés en remplacement sur les cultures ce qui pollue davantage.
La contamination des champs voisins :
Certains végétaux se reproduisent grâce au pollen qui se propage dans les airs. Le pollen est la semence dite mâle. Il contient le code génétique de la plante et donc le transgène pour les variétés GM. Il est transporté soit par le vent soit par les insectes pollinisateurs jusqu’au stigmate, la partie femelle d’une autre plante. Le pollen des OGM est aussi volage et permet l’ovulation pour certaines plantes. Ainsi, un maïs génétiquement modifié peut donc contaminer des parcelles de maïs puisqu’il est impossible d’empêcher cette dissémination. Cependant, des mesures de coexistence existent comme la mise en place d’une zone tampon.
Ainsi, les inconvénients des plantes génétiquement modifiées sur l’environnement et la biodiversité sont nombreux : toxicité envers les insectes non ciblés, développement de résistance chez les insectes et les mauvaises herbes, pollution et contamination des champs qui ne sont pas génétiquement modifiés. Nous allons donc nous intéresser désormais à leurs conséquences sur notre santé.
Les potentiels impacts sur la santé à travers la consommation
Le sujet des OGM suscite de nombreuses questions de la part de tous étant au cœur de l’actualité. Parmi elles, les questions sur l’impact de leur consommation sur la santé sont les plus fréquentes.
Les allergies
Tout d’abord, les allergies surviennent lorsque que le système immunitaire réagit de façon inappropriée ou trop puissante à l’absorption d’une substance dite allergène. Une allergie peut survenir lorsqu’une protéine, pourtant inoffensive, vient stimuler le système immunitaire. Ainsi, lors de la transgenèse, certains gènes insérés dans l’organisme receveur peuvent être extraits d’aliments provoquant des allergies chez certaines personnes. De plus, insérer ce gène dans un autre organisme peut amener l’organisme hôte* à exprimer l’allergène en tant que caractère.
En 1996, Pioneer (producteur de semences) a créé une nouvelle variété de soja dans laquelle il a introduit un gène provenant de la noix du Brésil. Nous connaissons le potentiel allergisant des fruits à coque dont la noix. Le gène introduit codait donc également la protéine responsable de l’allergie à la noix. Ainsi, la commercialisation de cette variété de soja a été annulée en raison de son risque allergisant.
Illustration 20 : Gènes provenant d’aliments à tendance allergisants
La plupart des personnes allergiques le sont à un des huit groupes d’aliments allergéniques étant : les crustacés, les cacahuètes, les œufs, le poisson, le lait, les fruits à coques, le soja et le blé. Ainsi, les fabricants d’OGM, depuis l’affaire du soja, évitent d’utiliser des gènes connus pour être allergisants ce qui permet de limiter les risques d’allergie chez l’individu.
D’ailleurs, l’individu peut développer une réaction allergique sans consommer l’OGM directement. Nous savons que le soja précédemment évoqué est utilisé dans l’alimentation d’animaux d’une exploitation fermière. Par conséquent, si une personne allergique au soja génétiquement modifié mange la viande d’un animal ayant consommé cet OGM, alors elle a de fortes chances de développer une réaction allergique. Cela nous amène donc à nous demander si la consommation de produits d’origine animale (viande) est dangereuse pour l’Homme. En effet, les animaux de ferme consomment essentiellement du maïs et/ou du soja. Ainsi, certaines fermes nourrissent leur animaux avec des cultures GM. Les potentielles allergies causées par la consommation d’OGM sont donc réelles et reconnues.
La résistance aux antibiotiques
Les gènes marqueurs d’antibiotiques sont utilisés lors de la culture des cellules dans un milieu sélectif. Le but est de ne garder que les cellules qui ont intégré le gène d’intérêt et de supprimer celles qui ne l’ont pas reçu. Il faut savoir que le gène marqueur ne sort pas de la cellule une fois qu’il y est entré. Des questions se posent alors sur le fait que si l’on consomme ce produit l’on va ou non développer une résistance aux antibiotiques. Face à la consommation d’OGM possédant un gène de résistance à un antibiotique nous pouvons craindre que les bactéries de notre organisme développent une résistance à un antibiotique. On ne pourrait alors plus soigner certaines maladies.
Tout d’abord, les aliments sont totalement décomposés dans l’estomac donc le gène de résistance également. Or, il peut y avoir des exceptions. Donc, admettons qu’un gène de résistance franchisse l’estomac pour parvenir à l’intestin et se greffe à une bactérie (parmi celles participant au processus de digestion). Il faudrait également que l’individu ingère une bactérie nocive qui aurait également franchit l’estomac puis l’intestin et qu’elle se greffe sur cette même bactérie. On ne pourrait plus se débarrasser de celle-ci. Ainsi, le risque de développer une résistance à un antibiotique n’est pas nul mais toutefois faible. Face à ce risque, le marquage avec des antibiotiques a été interdit dans l’Union européenne en 2005.
Les pathologies et décès prématurés
Vous avez sans doute entendu parler de l’affaire Séralini dans laquelle, avec un simple article (datant du 20 septembre 2012), le biologiste français est venu contredire des milliers d’études sur les OGM.
Son étude portait sur dix groupes de vingt rats. Dans chaque groupe se trouvaient dix rats de chaque sexe. L’expérience a duré deux ans. Tous les trois mois des tests sanguins et des analyses d’urines ont été effectués.
Tableau présentant l’alimentation des différents groupes de rats lors de son expérience :
Illustration 21 : Pathologies des rats en fonction de leur régime alimentaire
En observant les résultats, nous constatons que les animaux nourris avec des OGM sont davantage exposés à des pathologies au niveau des divers organes. Par exemple, pour les dix rats mâles nourris avec 33% d’OGM, sept ont eu un problème au niveau des reins contre trois qui n’étaient pas nourris aux OGM.
Par ailleurs, dans le groupe contrôle (nourris sans OGM) 20% des femelles et 30% des mâles sont décédés prématurément contre 70% des femelles et 50% des mâles dans les groupes nourris avec des OGM.
Nous nous apercevons donc que la fréquence des pathologies ainsi que le nombre de décès prématurés est plus important lorsque l’animal est nourri avec des OGM.
Devant l’ampleur de cette affaire touchant différents médias (télévision, journaux, cinéma), le gouvernement a saisi le HCB (Haut Conseil des Biotechnologies) et l’Anses (Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l’Alimentation) afin de savoir si l’on pouvait se fier aux résultats de Séralini. Après trois semaines, leurs rapports ont été rendus publics : le dispositif expérimental utilisé par Séralini est jugé inadapté ce qui réfute son étude. De plus, aucune institution n’a défendu le professeur en biologie moléculaire. En raison du nombre de rats trop faible et donc n’étant pas statistiquement significatif ainsi que les interprétations trop spéculatives l’idée présentant la dangerosité des OGM sur la santé a été mise de côté. Par ailleurs, aux Etats-Unis, le maïs NK603 est actuellement cultivé et consommé massivement.
Ainsi, aucune étude n’a réellement montré le caractère dangereux des OGM, organismes sur lesquels nous n’avons encore pas assez de recul pour en déterminer précisément les risques sur la santé à long terme. A ce jour, la consommation d’OGM n’a pas provoqué d’effets indésirables connus sur la santé. Cependant, il y a aussi un manque de preuve indiquant qu’ils pourraient être parfaitement fiables. Néanmoins, les OGM commercialisés actuellement ont été évalués avant leur commercialisation et sont davantage examinés que les aliments traditionnels.